La Danse Libre - discipline psycho-corporelle et artistique visant l'épanouissement de l'être
Même si la danse est le langage du corps, son enseignement ne peut se passer de l'usage des mots. Voici donc un lexique des mots essentiels de la DL permettant de mieux comprendre certaines notions. Pour cela, cliquez sur la première lettre du mot recherché :
A - B - C - D - E - F - G - H - I - J - K - L - M - N - O - P - Q - R - S - T - U - V - W - XYZ
A ____________________________________________ ^ haut de page
Abandon
Pour qu'une émergence de notre être essentie soit possible, il convient de s'abandonner au sens propre du terme, c'est à dire laisser tomber les mécanismes de défense par lesquelles le petit moi, l'Ego, cherche à assurer sa prééminence. Toujours préoccupé, par l'intermédiaire du mental, de l'image qu'il donne et soucieux de ce que les autres pensent, il lui faut sans cesse s'assurer qu'il a la situation en main. Pour cela, il cherche à tout contrôler. Or il n'est pas possible de danser, c'est à dire de se laisser traverser et re-animer par les énergies de la Vie si l'on reste enfermé dans l'Ego car toute préoccupation égotique crée un état de peur - de se tromper, d'être ridicule, de ne pas être à la hauteur – qui nuit à la bonne réalisation du mouvement en créant tensions et blocages, sources de raideurs. Le mental est un écran qui empêche les ondes sonores de jouer leur rôle d'in-formation. Mais l’abandon n’est pas non plus le relâchement. Ce qui convient, c’est d’être dans une tension juste.
Ainsi la DL n'est-elle pas à proprement parler une pratique de relaxation mais plutôt un entraînement à répondre de la manière la plus adaptée aux circonstances de la vie. Si l'on est relâché, on n'est pas apte à agir ; si au contraire on est tendu, on ne l'est pas non plus car l'énergie est bloquée. Il s'agit donc à la fois d'éliminer les tensions inhibitrices et de mettre l'individu dans un état qui lui permette d'agir. Cette tension juste, tendu détendu, c'est la même que celle nécessaire aux cordes d'un instrument de musique. Si les cordes d'un violon ne sont pas assez tendues, les sons ne sortent pas juste mais si elles sont trop tendues, elles risquent de casser. De même pour l'être humain : s'il est trop détendu, il n'a pas envie d'agir mais de s'allonger pour dormir ou rêvasser; s'il est tendu, il est raide, respire mal et perd en efficacité.
Application
C’est l'exact contraire de l'abandon. Dans cette attitude on est tendu et on cherche à faire quelque chose plutôt qu'à être, essayant de contrôler tous les mouvements. Là, c'est la tête qui intervient au lieu que l'on se laisse être respiré ou traverser par la musique. Plutôt que de s'appliquer il convient de s’impliquer.
Ailes
Celles, par exemple, que l'on déploie en dansant le goéland. Bras et mains se métamorphosent en ailes qui viennent doucement se poser sur l'air et s'y appuyer, comme pour freiner la descente. Tel l'oiseau s'appuyant sur l'air avec les plumes du bout de ses ailes pour planer. Par ce jeu d'identification, nous expérimentons ce que c'est que planer. « Il est vrai que certains soirs nous sortions du cours avec des ailes. Ne sentant plus sous nos
pieds ce qui nous rivait à la terre, nous planions dans un monde transfiguré.» Ainsi parlent certaines élèves de Malkovsky.
Arbre
Motif d’inspiration pour des exercices comme le saule pleureur ou l'arbre agité par le vent. Dans le saule pleureur le mouvement mime la circulation de la sève dans le végétal. L’arbre en effet aspire par ses racines l'humidité et les nutriments nécessaires à sa croissance mais aussi l’énergie de la Terre. Ceux-ci montent ensuite dans le tronc, les branches, les feuilles qui absorbent du gaz carbonique tout en recevant, sous forme de lumière, l'énergie vivifiante du soleil. Un arbre, c'est en fait une pompe à eau, laquelle monte dans le tronc avant d'être transpirée par les feuilles pour former les nuages puis retomber en pluie sur la terre. Si l'arbre cesse de monter mais voit ses branches ployer vers le sol, c’est parce que la colonne d’eau devient trop lourde par rapport au système racinien. Le saule pleureur, avec ses branches qui ploient jusqu'à toucher le sol, offre la plus belle image de ce cycle de l’eau qui s'effectue à travers l'arbre.
Sorte de trait d’union entre la Terre et le Ciel dont il célèbre les noces, l'arbre rassemble en lui les quatre Eléments: la Terre qui le nourrit et en lui devient bois, l'Eau indispensable à la Vie, l'Air qui s'exprime dans la respiration et le Feu sous la forme des rayons solaires qui lui apportent la lumière nécessaire à la photosynthèse. A lui seul, il résume la Création, les forces à l’oeuvre dans l’Univers.
L’exercice du saule pleureur permet de vivre en soi les différentes phases du déploiement de la Vie et constitue une véritable méditation. Quant à l’arbre agité par le vent, il nous offre une autre facette des mécanismes de la Vie : même s’il est profondément enraciné dans la terre, son tronc et ses branches plient sous les assauts de la tempête. Il ne résiste pas à l'adversité mais, faisant preuve de souplesse face à elle, il la prive de sa force, ce qui lui permet de demeurer. Par ses qualités, fluidité et flexibilité, il est un modèle à suivre si nous voulons survivre aux tempêtes de la vie. C'est le contraire de la fable de La Fontaine Le Chêne et le roseau, où le chêne, faute de savoir plier, était déraciné. Cela nous rappelle aussi cette autre vérité, à savoir que ce à quoi l’on résiste persiste.
B ____________________________________________ ^ haut de page
Balles légères
Tous les jeux de balle remplacent en DL le travail fastidieux de la barre qui n'y a du reste absolument pas sa place. Là où la barre est raide – forme concrète de la ligne droite, dont la physique moderne nous a appris qu'elle n'existe pas dans la Nature - et fixée à un mur, la balle est un objet sphérique et mouvant, deux caractéristiques qui correspondent tellement à la réalité observée dans la totalité du Vivant. Et même si les trajectoires de la balle sont des lignes droites leur réalisation résulte la plupart du temps de paraboles dessinées par les bras,
voire tout le corps du danseur.
Qu’on la lance en l’air ou qu’on la fasse rebondir au sol, il est impossible de s'y accrocher plus longtemps qu'au cours d’un bref contact dans le creux de la paume. Ce que l'on cherche toujours à travers ces jeux, c'est le jaillissement ou l'envol de la balle sur un temps fort de la musique. Ainsi ce rebond, ou cet envol, est parfaitement synchronisé avec la résonance de la note et semble la manifester visuellement. Mais le rebond ou l’envol de la balle ne peuvent se produire sans le jaillissement ou l’envol de celui ou celle qui danse. En cherchant ceux de la balle, on vise en fait son propre jaillissement ou envol. Cette expérience où l'on est comme emporté dans un mouvement ascendant, provoque en même temps une expansion de la conscience.
Balles lourdes
Avec les balles lourdes, c'est une autre facette du mouvement et de la circulation de l'énergie qui est concerné. Si avec les balles légères on recherche le jaillissement et l'envol, avec les balles lourdes on vise d'abord à l'ancrage et à l'enracinement. Il n’est pas facile de décrire au moyen de mots l’exercice tel qu’il est exécuté. Disons pour faire court qu’il consiste à marcher en laissant balancer les bras avec une balle lourde tenue fermement dans une main, amenée à l’épaule à intervalle régulier afin d'opérer un changement de main.
Bâtons
La magie de la danse métamorphose de vulgaires manches à balais en pagaies, avec lesquelles il va falloir ramer. Le langage populaire, une fois de plus, n'est pas avare d'expressions qui assimilent la vie à un parcours en bateau, telles que ramer, galérer, mener sa barque, etc... Elles suggèrent en général que la vie n'est pas un long fleuve tranquille...
Quoi qu’il en soit, le pagayeur apprend que la qualité de son voyage dépend de la façon dont il procède. Il doit savoir où il va, c’est à dire naviguer à vue, pour éviter éventuellement les écueils et les courants traîtres, et manier convenablement sa pagaie. Ainsi doit-il pagayer alternativement à droite et à gauche s’il est seul, pour aller droit. Autrement, il tourne en rond. Tout devient plus facile quand il a sa direction, on pourrait dire son cap, et aussi quand il se sert du poids de son corps, s'arc-boutant et plongeant suffisamment pour utiliser la résistance de l'eau, qui devient une aide et non un obstacle. Comme dans les autres exercices, chaque mouvement réalisé est l'origine du suivant, sans arrêt, et l'énergie circule de manière parfaitement fluide.
Bacchanales
A l'origine, ce sont les danses exécutées par les prêtresses de Dionysos. Ces danses avaient lieu lors des grandes fêtes célébrées en l'honneur du dieu, en particulier à l'occasion des vendanges. Pour cette raison elles sont souvent associées à l'idée d'ivresse, résultat d’une consommation excessive de vin. Il semble, en fait, que l'ivresse des bacchantes ne doive rien au vin mais à leur danse-même. Les bacchanales en effet traduisent l'exultation des prêtresses quasi possédées par les forces de la vie. Ainsi enthousiasmées et solidement ancrées dans la terre, elles invitent dans leur danse tous les êtres alentour.
Boire à la source (ou la grande oscillation)
En marchant, le balancement des bras dessine de grandes courbes alternativement vers le sol et vers le ciel. Cet exercice est une réalisation parmi d’autres de la liaison Terre-Ciel,Ciel-Terre.
C _____________________________________________ ^ haut de page
Cercle
De nombreuses danses ou la plupart du temps les exercices se réalisent en cercle. Le cercle en effet, ou l'ellipse, est l'une des figures les plus fréquentes et présentes dans l'Univers et la Nature. Les corps célestes se déplacent en décrivant une ellipse, le Zodiaque est une bande circulaire, faire le tour de la Terre équivaut à parcourir un cercle. Il est la configuration de groupe qui permet le mieux la circulation de l'énergie entre les participants qui y occupent tous une position à égalité. Cela explique que dans toutes les traditions les danses se sont souvent réalisées en rondes.
Chorégraphies
Ce sont de courtes pièces, comparables pour certaines à des aikus, combinant les différents mouvements de base et signifiantes. Les mouvements de base constituent pour ainsi dire l'alphabet de la danse libre. Comme dans l’écriture, une fois que l’on sait former les lettres, on peut rédiger des messages, raconter des histoires, exprimer des sentiments, des réflexions. Chorégraphie doit aussi s'entendre comme corps et graphie puisqu'il s'agit d'écrire dans l'espace avec le corps.Malkovsky nous a légué toute une série de chorégraphies composant un véritable répertoire que l’on s’attache à recréer, tout comme un instrumentiste interprète les morceaux de tel ou tel compositeur.
Centre
Isadora Duncan, tout comme Malkovsky, a découvert que le mouvement humain partait du centre du corps. Elle le situait au niveau du plexus solaire, tandis que Malkovsky plaçait ce qu’il appelait le centre de force motrice plutôt au même niveau que le hara des traditions orientales. Danser c'est utiliser le hara pour toute action. Qu'il s'agisse de lancer une balle, de pagayer, de lancer un lasso, le hara est toujours concerné et le mouvement part du centre. Malkovsky avait coutume d’affirmer: « Sachez, mes enfants, que l'énergie que vous émettez se propage dans l'Espace bien au-delà de vos extrémités visibles : votre corps ne s'arrête pas au bout de vos doigts. Les ondes que vous projetez s'élargissent dans l'atmosphère comme le font celles produites par un caillou lancé à la surface de l'eau. C'est votre rayonnement et son intensité dépend de vos forces magnétiques dont l'émission est là.» Et de sa main, il indiquai toujours le même endroit, au bas de la poitrine, au niveau du hara.
Cloches
Le mouvement des cloches a lui aussi exercé sur Malkovsky une vraie fascination. Représentation parmi d’autres de celui du balancier, il invite à trouver l’oscillation, toujours présente au sein des manifestations du Vivant. Mais il met aussi l’accent sur le phénomène de la résonance puisque, plus que tout autre, il rend évident le lien entre le son et ce qui le produit. Le battant qui frappe les parois de la cloche provoque le son, le danseur qui mime le
mouvement de la cloche donne l'illusion que son mouvement est la source de la sonorité. Le danseur parfait transforme les ondes sonores en ondes visuelles; le spectateur entend le son et a l’impression qu’il émane du corps du danseur. Il est rare de constater, souligne Alexandre Bodak, un lien aussi fort entre la musique et la danse que celui constaté chez Malko. Ces propos prend un sens tout à fait évident pour ce mouvement.
Pour l'Ange : « Le son de la cloche est préparation. Il y aura un nouveau son et vous serez le son de la cloche. »
Corps et esprit
Danser c'est penser avec son corps. Comme l'a très bien exposé le philosophe Spinoza, le corps et l'esprit ne sont que les deux versants d'une seule réalité. Tout ce qui se produit dans la corps est appréhendé par l'esprit, tout ce que vit le corps, l'esprit le pense et vice versa. Danser élargit l'expérience du corps et accroît la conscience que nous avons de nous-même.
Çaaaaaa...
Onomatopée par laquelle il est possible de donner le souffle et de libérer la respiration. Pour Annie Garby c’est la chose la plus indispensable afin de trouver comment respirer les mouvements. Une fois ce souffle expiré, l’inspiration peut se faire toute seule.
D ____________________________________________ ^ haut de page
Déclic
Quel que soit le mouvement, il comporte toujours un élément déclenchant que l’on nomme déclic. C'est l'instant, pas plus d'une seconde, où quelque chose, une impulsion, pousse à l'action. Dans les jeux de balle, c’est la main vide qui déclenche le mouvement, c’est à dire qui décide et qui s’efface ainsi que le souligne souvent Annie Garby, tandis que la main chargée de la balle ne fait que réagir au déclic. Ainsi la phase la plus visible du mouvement – le lancer de la balle - n’est-elle pas une action mais une réaction. Donc, pensé, dessiné intérieurement au niveau du plexus solaire, suspendu à l'imminence du son, le précédent de quelques fractions de seconde pour se fondre aussitôt dans toutes ses vibrations, le mouvement se déclenche par un imperceptible déclic qui suffit à déséquilibrer la verticale, à mettre en action le centre de gravité puis le poids du corps tout entier.
E ____________________________________________ ^ haut de page
Energie
L’un des principaux objectifs de la pratique de la DL c'est de trouver comment gérer son énergie de vie de façon à ne pas la gaspiller, à ne pas s'épuiser et même à l'augmenter. On apprend ainsi à exécuter toutes les activités qui requièrent de la force, même les plus physiques, sans se fatiguer. On y parvient en permettant à l'énergie de circuler à l'intérieur du corps et pour cela on utilise les lois-mêmes de la matière. L'énergie circule dans le corps en suivant des trajets mis en évidence par la médecine chinoise. L'énergie de la Terre pénètre par une zone située sous la plante du pied et nommée « fontaine jaillissante » dans la tradition hébraïque. L'énergie du Ciel pénètre par le sommet du crâne ou les mains. La pratique du mouvement naturel rétablit la libre circulation de cette énergie.
Emotions
Danser, ce n'est pas seulement faire des mouvements ou gesticuler, c'est réaliser des mouvements expressifs, des mouvements qui témoignent de la richesse de notre vie intérieure.
Envoyer
C’est la communication non verbale, manifestée en premier lieu par le regard, qui met en relation avec l’autre, avant que le geste confirme
F ____________________________________________ ^ haut de page
Filés
Succession de mouvements pour entrer dans le courant et s’y maintenir. Cela consiste matérialiser un déplacement le long d'une ligne imaginaire avec la main droite puis la gauche, alternativement, sans jamais quitter la ligne, ce qui oblige à faire un tour sur soi une fois sur deux. Ce motif, réalisé à différentes vitesses, sert de base à plusieurs exercices comme les creux et les crêtes, envoyer une onde au loin ou se trouve dans plusieurs chorégraphies.
Flammes
Pour danser la magie du feu avec les flammes qui ondulent en montant, il faut d'abord en intégrer la structure géométrique, un cercle inscrit dans un carré. Lorsqu'on a ainsi bien installé le foyer, les flammes peuvent monter vers le Ciel. Ce jeu des flammes rappelle que le danseur, tel un chaman, doit devenir maître du Feu et en
premier de celui qui l’anime.
Foulards
Jouer avec des foulards permet de matérialiser le mouvement et sa trajectoire afin de le rendre plus concrètes. Les foulards deviennent en effet lassos pour dessiner des spirales, créent le mouvement d’ondulation des vagues ou bien encore les courbes de la roue.
Flux et reflux
Ce sont les deux phases du mouvement des vagues. C’est aussi l’image archétypale de tout mouvement. La vague est propulsée vers le rivage où elle déferle avant d’être attirée vers les profondeurs où elle se gonfle pour déferler de nouveau, inlassablement. De même, tout mouvement comporte deux phases: une dilatation suivie d’une contraction, une expansion suivie d’un repliement, tout comme la respiration.
Fontaine jaillissante
Nom donné, dans la tradition hébraïque, à la partie du pied qui est la plus charnue. Dans la médecine chinoise c'est la zone où les forces telluriques nécessaires à la vie pénètrent dans le corps. Quand on marche, on doit venir sur la fontaine jaillissante à chaque pas.
Fluidité
Objectif de la pratique de la danse. La fluidité, c’est l’état qui permet d’être en phase avec la Vie. C’est l’assurance de ne pas être blessé par l’adversité mais au contraire d’absorber les chocs de ce qui voudrait nous atteindre pour le transformer en quelque chose d’inoffensif. Dans l'expression c'est un coup d'épée dans l'eau, on saisit bien le pouvoir qu'a l'eau.
Frontal
Le plan qui passe devant le front. De nombreux mouvements se déploient dans ce plan, par opposition aux plans sagittal (celui de l’archer lorsqu'il bande son arc et qui s'étend aussi bien devant que derrière soi), vertical, horizontal ou oblique. Danser c'est entre autre faire de la géométrie dans l'espace. Respecter scrupuleusement le plan dans lequel un mouvement doit se réaliser est primordial.
G ____________________________________________ ^ haut de page
Geste juste
C’est le geste le plus économique. Il requiert un minimum d’énergie et colle à la musique. Les gestes des animaux, dans leurs déplacements en particulier, ainsi que ceux des artisans, sont des gestes économiques.
Grand tour
L’une des figures les plus complexes de la DL qui requiert à la fois la plus extrême précision dans les prises d’élan et les dessins et le plus grand abandon. Les élans sont constitués par deux demi- tours sens non contraire (même pied, même main, ce qui fait virer) suivis d’un tour complet sur soi-même. Ces deux demi tours préalables se réalisent avec des courbes dans le plan vertical puis oblique.
Goéland
Jeu d’identification à l’un des plus remarquables oiseaux planeurs qui sait se laisser porter sur les courants aériens. Devenir goéland, c'est s'entraîner à l’abandon. Le goéland est un modèle de bonne attitude face à la vie. Capable d’utiliser les circonstances pour économiser son énergie vitale, il nous montre comment ne pas toujours être dans l’effort mais profiter des courants favorables lorsqu'ils se présentent. Il s'agit de trouver le repos au coeur-même de l’action. Pour cela, il suffit de temps à autre de cesser d'agir et de se laisser Etre.
H ____________________________________________ ^ haut de page
Hara ou centre de forces motrices
Malkovsky a découvert, à la suite de beaucoup d'autres, que le mouvement doit partir du centre. Hara est un mot japonais qui signifie «ventre». Tous les arts martiaux invitent à en prendre conscience et à s'en servir.
Huit couché
Les mains dessinent cette figure dans l’espace lors de la réalisation de certains mouvements. Elle s’appelle aussi lemniscate. Signe de l’Infini en mathématiques, elle permet au danseur de le toucher du doigt. Même si ce symbole n’est pas toujours visible dans tous les mouvements, il constitue pourtant la structure subtile de chacun puisque tout mouvement répété finit par se résumer à cette figure.
I _____________________________________________ ^ haut de page
Immobilité
C'est dans les moments d'immobilité que l'on peut vraiment faire l'expérience du bonheur d'ETRE, être en vie tout simplement. C'est une expérience difficilement descriptible et pourtant facilement accessible quand on pratique la DL depuis un certain, temps. Elle résulte de la sensation d'être là au bon moment. On ne fait plus rien, on est juste ,posé sur la terre, c'est à dire reposé dans une pause. Moment d'éternité réduit peut-être à une ,seconde, peu de chose sans doute, mais qui procure un indicible sentiment d'euphorie. Comme si ces instants où l'on ne fait plus rien, car il n'y a véritablement plus rien à faire, des moments d'abandon total, étaient justement précieux pour recevoir les forces de Vie ou pour qu'affleure la quintessence de notre Etre.
Intention
L'intention est une notion essentielle car c’est la racine invisible du mouvement. Qui le précède. Dans la vie courante, l'intention est manifestée la plupart du temps par le regard. Ne dit-on pas que les yeux sont le miroir de l'âme ? En DL le regard revêt une importance extrême. C’est lui qui donne véritablement vie au nmouvement car il révèle les moindres nuances de la pensée que celui-ci traduit.
Intensité
Danser permet de vivre intensément puisque toutes les strates de l’être sont impliquées en même temps: mentale, physique, émotionnelle et spirituelle, ainsi que Malkovsky le répétait souvent.
Inspiration
Dans aucune autre forme d'art, ce mot ne revêt un sens aussi fort que dans la DL puisqu'il y apparaît aussi bien dans son sens premier, constituant une phase de la respiration physiologique qu'au sens figuré de source de la création artistique.
J _____________________________________________ ^ haut de page
Jaillissement
Objectif de tout mouvement. C’est le signe que les forces de vie circulent en nous et que la dilatation se réalise, peut-être jusqu’à l’Universel.
L _____________________________________________ ^ haut de page
Libération d'énergie
La libération de l’énergie et sa libre circulation dans l’être tout entier est un but de tous les nexercices pratiqués en DL. De celle-ci résultent toutes les autres: libération de la respiration,n des émotions et du mental enfermé dans des visions étriquées sur la nature de l’Homme et sur la Vie. C'est ainsi qu'on obtient la liberté.
M ____________________________________________ ^ haut de page
Main-corps-main
Un exercice de base, le début de tout déplacement : une des deux mains indique l’intention et la direction, ce qui déclenche le mouvement. Le corps est ainsi entraîné puis la deuxième, main achève le geste. Quel que soit le geste, le rôle des mains est primordial et aucune danse ne peut se réaliser sans les mains., Quand on cherche à énoncer ce qui constitue la spécificité de l’Homme par rapport aux animaux, les spécialistes, avec la position verticale permettant au larynx le langage articulé indispensable pour structurer la pensée, nomment souvent la main. On peut presque dire que la main est le larynx du langage corporel.
Mer (voir aussi Vague, Flux et reflux)
Tous les exercices qui utilisent l’image de la mer peuvent être éclairés par ce que disent les surfeurs sur leur pratique. Voici ce qu’a pu dire l’un d’entre eux :« Comme nous pourrions l’être dans la mer qui n’est pas notre milieu, nous sommes plongés, immergés, dans l'existence de manière involontaire. Afin d’apprendre sur la Vie et ses lois, le surfeur s’entraîne à lire les vagues, ce qui lui permet d’acquérir une sagacité, ou sagesse. En
les affrontant, il ne cherche pas à les à dompter ou les dominer mais plutôt à se fondre en elles, à fusionner avec elles. Sa peur, par une espèce d'alchimie, se transforme en jubilation ». De la même façon, danser la mer et les vagues permet d'expérimenter les lois du Vivant, d'acquérir cette sagacité et de parvenir à cette jubilation qu’évoque le surfeur.
Marcher
Peut-être la première chose à réapprendre quand on pratique la danse libre. Il est certes possible qu’une telle affirmation résonne étrangement aux oreilles de tout individu normalement constitué. N’importe qui en effet dans le cours de sa quotidienne marche. Mais marche-t-on toujours convenablement ?
Quand on observe la plupart des Occidentaux marcher dans la rue, on remarque que la plupart du temps, ils marchent uniquement avec les jambes et ce sont les talons qui rencontrent le sol en premier. Le haut du corps est immobile et beaucoup même ont l’axe du corps légèrement en retrait par rapport à la verticale, comme s’ils abordaient la vie avec un certain recul. La bonne façon de marcher permet de se recevoir sur le sol avec souplesse, à chaque pas, parce qu’un élan propulse le marcheur vers l’avant. Tout le corps est fluide et les bras balancent à l’opposé des jambes.
Les chats, bien que quadrupèdes, sont les meilleurs modèles que nous puissions avoir pour cela. Il est, paraît-il, souvent dit en Asie que le miracle n’est pas de marcher sur l’eau mais de marcher sur la Terre. La marche y est vue comme une expérience de l’indéfini et de l’infini. En s’avançant, pas après pas, c’est l’entrée en soi des dons de l’Univers que l’on reçoit. Malkovsky attache la plus grande importance à la marche : le départ en est donné au niveau des vertèbres lombaires comme par un choc imperceptible dont les ondes se propagent dans la colonne vertébrale et ébranlent le corps entier. Le centre de gravité bascule légèrement vers l’avant, l'une des épaules se porte elle aussi vers l'avant et provoque la réaction, par réflexe naturel, du pied opposé qui fait un pas et assure la réception et ainsi de suite. La force motrice se développe à partir du poids ainsi propulsé à chaque pas, c'est elle qui entraîne le marcheur.
N ____________________________________________ ^ haut de page
Non-faire
La danse libre est l’école du non-faire par excellence. Faisant toute chose, vous devez vous sentir ne rien faire, dit un sage hindou. Il s’agit d’accomplir tout geste sans effort ; ceci n’est possible que si l’être tout entier est impliqué.
Ne rien faire, ce n'est pas ne pas agir, être dans l'inaction, c'est au contraire agir sans effort ni tension, avec fluidité.
O ____________________________________________ ^ haut de page
Oiseau
L’image consiste à redonner sa liberté à un oiseau blessé que l’on a recueilli. L’oiseau s’envole vers le haut, entraînant son libérateur à sa suite. Ce mouvement permet de réaliser des tours complets orientés vers le haut. C’est aussi le symbole de l’âme attirée vers le Ciel.
Oscillation
L’oscillation est la composante de nombreux déplacements latéraux. Comme un arbre agité par le vent, une herbe ou une algue sous l’effet du courant, le haut du corps est légèrement entraîné de côté et d’autre avant d’effectuer le déplacement. Il ne s’agit pas de se mouvoir d’un seul bloc mais de déplacer suffisamment l’axe du corps vers la droite ou la gauche pour créer le déséquilibre préalable au déplacement
P _____________________________________________ ^ haut de page
Pagaies
Jeu avec des bâtons qui représentent des pagaies. Il s’agit de s’identifier au pagayeur soumis aux contraintes d’un milieu aquatique. Se déplacer en canoë sur l’eau permet d’expérimenter un milieu qui résiste. Pour avancer, il faut vaincre et utiliser la résistance de l’eau, s’arc-bouter, pagayer successivement à droite et à gauche et de réaliser tout un jeu de déséquilibres et rééquilibres. Pagayer permet aussi d’expérimenter l’opposition croisée entre membres supérieurs et inférieurs.
Poids
Contrairement à la danse classique pour qui le poids constitue un obstacle à la grâce et à la légèreté, dans la DL le poids est pleinement assumé et c’est en vivant totalement notre pesanteur que nous trouvons la force qui nous allège.
Q _____________________________________________ ^ haut de page
Question/ réponse
Tout mouvement comporte les deux phases de la dialectique qui relieces deux termes, soit que l’élan du haut du corps déclenche le déplacement en bas, soit qu’une main réponde à l’autre, etc…
R ____________________________________________ ^ haut de page
Résonner
La danse libre est un exercice d'écoute, comme nous l'avons déjà souligné, et avant toute chose d'écoute de la musique. L'être tout entier devient, à travers les exercices ou les chorégraphies, le réceptacle de cette musique à laquelle il va donner, par ses gestes, une forme visuelle. Ainsi, le danseur aborde-t-il la musique comme un véritable instrumentiste : au lieu d'avoir devant lui une partition dont il doit donner une version sonore, il écoute la musique afin d’en donner une version visuelle par ses mouvements ( son regard, les expressions de son visage, les gestes de ses mains, ses déplacements dans l'espace). Il aura ainsi la sensation, et s'il danse vraiment, ceux qui le regardent l'auront aussi, qu'il crée véritablement la musique, que celle-ci émane de tout son être comme elle le fait d'un instrument de musique.
Relier
Quand on danse, les gestes ne s'arrêtent pas aux limites de notre enveloppe charnelle. L'énergie impliquée dans le mouvement se prolonge bien au-delà de ce qui limite apparemment notre être. Ainsi les danseurs sont-ils reliés les uns aux autres par leur regard ou leurs gestes : même si l'on ne se touche pas, une main tendue, un regard suffisent à établir la communication. Mais cette relation ne se limite pas à celle que nous pouvons avoir les uns avec les autres : une paume tournée vers le Ciel ou vers la Terre et me voici relié à l'Univers, à la planète et à tous les êtres qui la peuplent. Pour implorer, remercier, m'offrir, donner, demander, etc.
Rythme
Pour Malkovsky le rythme vivant manifeste trois phases : active, passive , neutre, c'est à dire : impulsion, réaction et immobilité suspensive. La Danse Libre doit être révélation de la vie intérieure. L'important, ce n'est pas le mouvement en lui-même mais ce qu'il communique, ce qui s'en dégage. « Sachez, mes enfants, que l'énergie que vous émettez se propage dans l'espace bien au-delà de vos extrémités visibles : votre corps ne s'arrête pas au bout de vos doigts. Les ondes que vous projetez s'élargissent dans l'atmosphère comme le font celles produites par un caillou lancé à la surface de l'eau. C'est votre rayonnement et son intensité dépend de vos forces magnétiques dont l'émission est là » Et de sa main, il indiquait toujours le même endroit, au bas de la poitrine, au niveau du hara.
S ____________________________________________ ^ haut de page
Spirale
La spirale, c'est à dire la forme hélicoïdale, est l'une des formes les plus fréquentes, présente dans toute la création. Dessiner des spirales c’est se mettre en relation avec la forme, archétypielle qui sous-tend le Vivant, des galaxies à l’ADN. C'est aussi un exercice fait pour réaliser des tours sur soi-même. La spirale possède une valeur symbolique puisqu'elle combine le mouvement de l'hélice et l'immobilité de l'axe. Elle nous rappelle que s'il y a partout des tourbillons qui agitent les choses, en dessous l'âme reste telle un lac calme.
T ____________________________________________ ^ haut de page
Temps fort
Le geste ne se réalise pas sur le temps fort musical mais en est au contraire l'aboutissement.
Tennis
Les différentes phases des mouvements exécutés par le joueur de tennis constituent la base de bien des mouvements : le coup droit, le revers, les prises d'élan. Regarder de bons joueurs de tennis, c'est d'ailleurs souvent assister à une véritable danse, tant les gestes peuvent être magnifiques. Une fois de plus, c’est parce qu'ils sont justes, économiques, sobres. La gestuelle du joueur est tout entière soumise aux objectifs recherchés : rattraper la balle et la renvoyer.
Tim, tim, tam
Espèce d’onomatopée souvent utilisée par Annie Garby pour matérialiser le tempo d’un morceau musical. Les tim servent à marquer les temps ordinaires, tandis que tam marque un temps fort, moment d’immobilité et aboutissement d’un mouvement.
Tension juste
« lorsque les choses sont maintenues en tension créative, des forces énergétiques contraires sont mobilisées l’une contre l’autre pour les garder en place. Voilà pourquoi ces dernières restent en place même quand, pour le reste du monde, tout a l’air de se détraquer, de mal aller, de ne rien donner ». Neale Donald Walsch. Moments de grâce. La DL travaille avec cette notion de tension juste qui n’est ni de la décontraction ni de la surtension.
U ____________________________________________ ^ haut de page
Un
Malkovsky rappelle souvent que nous savons bien ce que font Un plus Un, mais que nous ignorons la signification du Un. L’un des buts de la Danse libre est précisément de trouver notre unité intérieure
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V
Le V est aussi un exercice créé par Malkovsky. Il met en évidence par ses deux branches obliques un trajet du Haut vers le Bas, ou du Ciel vers la Terre, doublé d’un autre trajet de la Terre vers le Ciel. Dans les enseignements traditionnels, le V manifeste le destin de l’Homme qui s’incarne dans la Matière mais doit opérer sa remontée vers le Ciel.
Vague
Voir « mer »
Vent
Il représente les courants qui animent l’Univers et nous, par la même occasion. Des plus subtils, telle la brise d’été, aux plus forts, comme les vent de tempête.
W ____________________________________________ ^ haut de page
W
Exercice créé par Malkovsky. Il est constitué de deux V qui s’entremêlent et nécessite de savoir jouer avec toutes les directions de l’espace, les déséquilibres et les tours.
XYZ _________________________________________ ^ haut de page
X
En mathématique, cette lettre représente l’inconnue d’une équation. En nous, cette inconnue apparaît dans le croisement des lignes qui relient une épaule à la jambe opposée. Il est intéressant de remarquer qu’Isadora Duncan donnait souvent à voir ce X, matérialisé sur son corps par les rubans retenant sa tunique. Cela nous rappelle qu’une part de nous-même nous est inconnue : il s’agit des lois qui nous gouvernent et du fonctionnement de notre propre corps.
Y
Symbole de l'homme immobile dans la verticale, bras ouverts vers le Ciel comme dans une offrande de lui-même ( posture finale de certaines danses : le Désir, le 7ème prélude, etc….